D’une série de 60 chapiteaux (avec des traces de polychromie) répartis dans les trois nefs romanes se dégage la série cohérente qui illustre le cycle pascal, regroupée intentionnellement au voisinage de la chapelle du Saint-Sépulcre :
L’Entrée du Christ à Jérusalem, le Lavement des pieds et la Cène, la Descente du Christ aux enfers (ou la Délivrance des justes), les Saintes femmes au tombeau, l’Ascension.
Patrick PLISKA, membre de cathédrale Vivante a trouver après 10 ans d’observations et de recherches un parcours bien établi donnant une suite logique à la lecture des chapiteaux romans qui devait servir d’enseignement à tous les fidèles du moyen-âge.
C’est pourquoi, tous les chapiteaux de la cathédrale se visitent par paire, car l'arche qui les relie forme un couple de chapiteaux et d'une façon générale, tout ce qui est à gauche est considérée comme maléfique et tout ce qui est à droite comme bénéfique. D’où l’intérêt de bien observer le couple de chapiteaux et de déterminer celui qui lutte contre le mal.
C'est ainsi que les fidèles au XIIe siècle avaient pour enseignement, l'Ancien Testament et l'évangile de Jean. Ils devaient suivre un parcours ordonné par les archevêques de l'époque pour rester sous les pas et le regard de Dieu. Les fidèles ne sachant ni lire, ni écrire suivaient ce parcours comme une bande dessinée, afin d’exercer leur culte religieux. Voici le parcours logique et chronologique des chapiteaux romans, tel que Patrick PLISKA l'avait décrit. Prochainement, suite à son DVD de 2015, un guide pratique, sera édité par Patrick PLISKA de l'association "Cathédrale Vivante".
Sur les arcades des trois premières travées romanes de la grande nef, de hauts-reliefs surplombent la chapelle ; ils ornent les claveaux centraux en prolongeant ce cycle pascal par l’évocation de la souveraineté universelle du Christ : le Christ trônant en majesté est précédé par des anges ou archanges de la cour céleste.
D’autres chapiteaux, dont les emplacements n’ont à première vue rien de logique ni d’ordonné, peuvent être associés à la thématique du Sauveur, à celle de la Rédemption, à celle de la Royauté du Christ ; l’Adoration des Mages, la Résurrection de Lazare ; l’Agneau entouré du bœuf (s. Luc) et du lion (s. Marc) est inspiré de l’Apocalypse ; des épisodes de l’Ancien Testament, tels l’Expulsion d’Adam et Eve du paradis (réparée par la résurrection du Christ), le Roi David (ancêtre du Christ), comme musicien et psalmiste, la Victoire de David sur Goliath, Sanson et le lion,..
D’autres chapiteaux figurés représentent des allégories, reliées aux thèmes antinomiques du Bien et du Mal : la Charité (une des 3 vertus théologales), les Faux prophètes, la Luxure, le Combat de deux chevaliers, les Combats de centaures. On y trouve aussi des sujets fréquents dans l’art roman : animaux fabuleux, monstres hybrides, ou même humains à fourrure (allusion au côté bestial du Mal).
Des chapiteaux à thèmes végétaux, réalistes ou stylisés, ménagent des espaces de respiration dans la suite des scènes figurées à vocation descriptive. Sur certains d'entre eux l'influence antique des chapiteaux corinthiens à acanthes est manifeste ; elle reste sensible sur les chapiteaux historiés où certaines scènes sont imaginées dans un décor de feuillages rappelant l'acanthe.
